20/11/2024
DAHOMEY
Documentaire de Mati Diop (France / 1h08)
Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du
Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être
rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin.
Avec plusieurs milliers d’autres, ces oeuvres furent
pillées lors de l’invasion des troupes coloniales
françaises en 1892. Mais comment vivre le retour
de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire
et composer avec leur absence ?
Présentation du film et échange /à l’issue de la projection/
avec Robert Lagadeuc de l’association Écume.Doc
Dans le cadre du Mois Du Doc
Tandis que l’âme des oeuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.
MATI DIOP
Mati Diop est née le 22 juin 1982 à Paris.
Depuis le début des années 2000, elle construit une oeuvre mutante primée dans de nombreux festivals internationaux. Avec son premier long-métrage Atlantique (2019), lauréat du Grand Prix du Festival de Cannes suivi de Dahomey (2024) lauréat de l’Ours d’Or de la Berlinale, elle s’est imposée comme l’une des figures majeures du cinéma d’auteur international et d’une nouvelle vague dans le cinéma africain et diasporique.
Son cinéma nomade, romanesque et politique transgresse les frontières entre les genres et les formats comme une extension de sa double identité et d’une créolité revendiquée.
Elle grandit dans une famille franco-sénégalaise, entre un père musicien, Wasis Diop, et une mère photographe et acheteuse d’art. Elle est la nièce de Djibril Diop Mambéty, auteur du film culte Touki Bouki (1973).
Le formalisme de son cinéma prend son origine dans une curiosité première pour les arts plastiques, notamment la vidéo et surtout le son. Dès l’âge de 20 ans, elle fait ses premières armes au théâtre où elle réalise des créations sonores et vidéos pour des pièces de théâtre. Elle tourne à cette époque un premier court-métrage autoproduit, Last Night (2004). En 2006, elle intègre le Pavillon, le laboratoire de création du Palais de Tokyo.
Après un bref passage au Fresnoy (Studio national des arts contemporains), sa rencontre avec Claire Denis qui lui confie le premier rôle féminin du film 35 Rhums (2008) confirme surtout son désir de devenir réalisatrice.
Débute alors la composition d’une épopée dakaroise en trois chapitres qui se déploie sur une décennie. Atlantiques (2009, Tiger Award du Festival de Rotterdam), Mille Soleils (2013, Grand Prix du FID Marseille) et Atlantique forment un manifeste qui signe l’affirmation d’un choix politique : un cinéma engagé au Sénégal dont la jeunesse populaire en sera le coeur battant.
« Nous pouvons soit oublier le passé, une charge désagréable qui nous empêche d’évoluer, ou nous pouvons en prendre la responsabilité, l’utiliser pour avancer. En tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afro descendante, j’ai choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode » a déclaré Mati Diop en recevant l’Ours d’Or à la Berlinale.
Le royaume du DAHOMEY (Danxomé en langue fon) est un ancien royaume africain situé dans le sud de l’actuelle République du Bénin.
Il a été fondé au 17ème siècle par le roi Houegbadja. Sous son règne et celui de sa descendance – une même dynastie pour trois siècles de pouvoir – le royaume a été une puissance régionale considérable,
dotée d’une économie locale très structurée, d’un commerce transatlantique prospère, une administration centralisée, d’un système d’impôts et d’une armée puissante composée notamment des célèbres Amazones (Agodjié).
En 1892, sous le règne du roi Béhanzin, le colonel Dodds envahit Abomey, la capitale du royaume, et en 1895, le Dahomey intègre l’empire colonial français. Lors de son accession à l’indépendance le 1er août 1960, le pays prend le nom du royaume et devient la République du Dahomey.
ABOMEY était « la capitale », ou plus précisément le siège du royaume du Dahomey.
La dynastie des Houegbadja qui s’y est succédée du 17ème au 19ème siècle en a fait une véritable cité-état. On y trouve des palais impressionnants, un art et un artisanat de cour toujours vivants, et la pratique de la religion Vodun à chaque coin de rue.
C’est depuis Abomey que chaque roi a su imprimer sa marque pour respecter leur devise : « Le Dahomey toujours plus grand ! ». Du développement de l’agriculture à celui de la traite négrière, Abomey fut une ville carrefour. Ses palais, d’une valeur universelle exceptionnelle, sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
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